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25 avril 1974 : la révolution des oeillets heure par heure

25 avril 1974 : la révolution des oeillets heure par heure

Le 25 avril 1974 est une date clé dans l'histoire du Portugal. Ce jour marque le début de la révolution des oeillets qui a abouti à la chute du régime autoritaire et à l'instauration d'une nouvelle ère de démocratie 2 ans plus tard.

 L'armée Portugaise adopte l'oeillet au bout du fusil


Le contexte portugais dans les années 70

Le Portugal vit sous un régime de dictature depuis 1926. Le pays est dirigé par l’Estado Novo, un régime conservateur et nationaliste qui s'appuie sur l'armée et sur une police politique. Il est dirigé par Marcelo Caetano qui a succédé à Salazar.

En 1974, le Portugal est un des pays les plus pauvres d'Europe empreint de conservatisme moral et privant sa population de libertés. Le pays est enlisé dans des guerres coloniales en Angola, une colonie portugaise et doit faire face aux révoltes indépendantistes au Mozambique et dans ses autres colonies.

Parallèlement, l'émigration liée à la pauvreté et aux obligations militaires vide le pays de ses ressources vives.

Face aux pertes considérables en hommes, les officiers et sous-officiers demandent à Marcelo Caetano de trouver une solution politique aux guerres coloniales. 

Le régime en place refuse tout compromis, une partie des officiers s'organise alors et crée, en 1973, le mouvement des forces armées (MFA) qui jouera un rôle majeur dans la révolution des oeillets. 

En février 1974, le vice-chef des Armées, António de Spínola, s'oppose publiquement au Pouvoir en place, en publiant "Le Portugal et l'avenir".

António de Spínola 

 


La journée du 25 avril 1974

Le , le Mouvement des Forces armées lance les opérations pour renverser le régime dictatorial et s'empare des principaux points stratégiques du pays.

En quelques heures, le pouvoir s'effondre, Marcelo Caetano démissionne et remet le pouvoir à la JSN (Junta de Salvação Nacional) emmenée par Spinola qui promet de rendre le pouvoir aux civils à l'issue de la tenue d'élections libres.

Le 25 avril à 00H20

Les militaires du MFA prennent le contrôle de la radio nationale et diffusent la chanson "Grândola, Vila Morena" appelant ainsi à la libération du Portugal.

Dans les minutes qui suivent, les troupes se mettent en marche : Les troupes cantonnées à Santarém se mettent en route vers Lisbonne, celles cantonnées à Figueira da FozLisbonneMafraTomarVendas Novas, Viseu... prennet position autour de leurs objectifs.

Le 25 avril à 03H00 

L'aéroport de Lisbonne et celui de Porto sont fermés et les vols sont détournés vers l'Espagne.

Les radios RCP et RTP ainsi que les principaux émetteurs passent sous contrôle du MFA. Le quartier général de la région militaire de Porto passe également sous contrôle du MFA.

Le 25 avril à 04H15

Le régime en place réagit et ordonne aux forces installées à Braga d'avancer sur Porto pour  reprendre le quartier général militaire. Les ordres reçus seront ignorés.

Le 25 avril à 04H26 

Le MFA, au micro de la Radio portugaise demande aux habitants de ne pas sortir de chez eux, au personnel de santé de rejoindre les hôpitaux et aux militaires en poste d'éviter la confrontation avec les troupes du MFA.

Le 25 avril à 05H00

La PIDE, la police politique portugaise, contacte Marcelo Caetano et lui recommande de rejoindre immédiatement le quartier général de la GNR (Guarda Nacional Republicana). 

Le 25 avril à 05H30 

Les troupes du MFA prennent possession du Ministère de l'Armée, du Conseil municipal de Lisbonne, de la banque du Portugal et des bureaux de la police (PSP)

Le 25 avril à 07H00 

Les portugais se réveillent et écoutent le message du MFA leur demandant de ne pas sortir de chez eux. Ils bravent les interdictions, se rassemblent dans les rues et se joignent au militaires insurgés.

Le 25 avril à 09H00 

La frégate "Gago Coutinho" reçoit l'ordre de s'arrêter devant Terreiro do Paço (Place du Commerce à Lisbonne) et de contre-attaquer, mais l'ordre n'est pas suivi.

Le 25 avril à 10H00 

Celeste Caeiro tente de livrer ses oeillets dans les restaurants de Lisbonne. Tous sont fermés, elle décide alors de les offrir aux militaires qui occupent les rues.

Ceux-ci les glisseront dans les canons de leurs fusils dans un geste pacifique. Le symbole était né.

Dans les heures qui ont suivi, des manifestations ont éclaté dans les rues de Lisbonne et d'autres villes du pays. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour soutenir les militaires et protester contre la dictature.

Les manifestants ont chanté, dansé et brandi des drapeaux portugais, créant une atmosphère de célébration et d'espoir.

Le 25 avril à 16H30 

L'ultimatum lancé à Marcelo Caetano arrive à son terme. Spinola se rend au quartier général de la GNR et reçoit sa démission. Caetano est emmené dans un véhicule blindé et sera exilé. 

Le 25 avril à 23H30 

Les membre de la JSN (Junta de Salvação Nacional) se présentent à la télévision (RTP) et promettent de rendre le pouvoir aux civils à l'issue de la tenue d'élections libres

 


Les années qui ont suivi le 25 avril 1974

Très vite, en 1974, le Portugal reconnait le Droit à l'autodétermination à ses colonies. La Guinée-Bissau déclare aussitôt son indépendance, suivie du Mozambique, du Cap-Vert, de Sao Tomé-et-Principe et de l'Angola.

Au Portugal, des divisions apparaissent entre le MFA qui souhaite une révolution radicale, et les socialistes qui veulent modérer la révolution. Le Portugal est agité par de nombreuses grèves, par l'occupation des terres des grands propriétaires et des tentatives de putsch.

Il faut attendre l'adoption de l'actuelle Constitution portugaise, le 2 avril 1976, et l'élection de Ramalho Eanes pour que la situation se normalise. 

 

Commentaires

Bravo au peuple portugais et aux militaires insurgés qui ont su faire une révolution sans violences des oeillets dans les canons des fusils beau symbole de paix je travaillais avec 4 portugais ce jour de 1974 ils étaient fou de joie c’est peut-être pour cela que j’adore les oeillets encore bravo pour la fin d’années de dictature dans le bonheur.

Je suis née le 25/04/1969 , heureuse de connaître plus en détail l’histoire de mon pays

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